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2 novembre 2010 2 02 /11 /novembre /2010 18:11

 

Je suis super heureux d'annoncer la création du Blog de mon ami et camarade Floréal.


Certains crâneurs se contentent d'une bien petite fierté comme celle, par exemple, d'appartenir à un groupe du CAC 40. Vous devez bien connaître l'un de ces personnages futiles, salarié de l'une de ces sociétés qui savent parfaitement le lessiver au point de l'autodétruire. Personnellement je tiens à vous parler d'une fierté qui se veut discrète mais malgré tout, et de loin, combien plus plus grandiose : celle d'avoir appartenu au groupe libertaire Louise Michel de la Fédération Anarchiste, qui possédait dans son vivier une catégorie de militants et militantes d'exception.


Avec « Flo », pendant de longues années nous avons participé à l'animation de ces deux structures et contribué activement à la renaissance d'un journal hebdomadaire et à la création d'une radio. Entre les ploum-ploum soixante-huitards, les faschos du GUD, du SAC et j'en passe, les situationnistes, les marxistes libertaires, en bref, tous ces surgeons à partir desquels partent les têtes de l'Hydre de Lerne – ohé, Maurice Joyeux ! - ce fut un réel plaisir que de travailler durant ces années avec un homme de la trempe de Floréal.


C'est pourquoi, l'Ami Flo, je tiens à mettre ton site en lien permanent :   http://florealanar.wordpress.com et j'invite tous mes fidèles lecteurs à le parcourir sans modération. Du pur régal !

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15 octobre 2010 5 15 /10 /octobre /2010 07:43

 

 

En ces temps explosifs de contestation sociale - fort justifiée - les propos qui vont suivre vous paraîtront sans doute décalés. Bien entendu, tout n'est qu'apparence...


Chene.jpgRandonneur, j'arpente régulièrement plaines, bois et forêts. Alors, comment ne pas constater de nombreuses mutations du paysage boisé ? Bien que non spécialiste de la question, nos quelques restes de bon sens paysan nous préviennent de bizarreries, liées sans aucun doute possible à l'exploitation intensive des massifs. Il y a peu, j'ai buté sur une drôle de pierre. Un ami, fréquentant beaucoup plus assidûment que moi cette partie du territoire, m'a communiqué une intervention de Pascal Leclercq, représentant C.G.T. de l'Office Nationale des Forêts, faite lors d'une rencontre, le 7 juin 2010, avec son ministre de tutelle : Hervé Gaymard.

Le constat reste affligeant car il révèle la toute puissance des forces du marché. Puissance qui nous rappelle que nous vivons bien englué dans un triste système économique. Cette intervention vaut son pesant de cacahuètes. En raison de la lucidité de ses propos et en guise de remerciements, son auteur  mérite quelques stères d'un bon bois bien de chez nous !..

 

"Quand on parle de « mieux protéger » en forêt, il conviendrait au préalable de préciser l’objet à protéger. Car le milieu forestier peut être perçu de deux manières différentes par le gestionnaire comme par l’usager :

  • - soit comme une unité de production de matière première bois qui sert également d’habitat, donc qui sera gérée en assurant simplement la pérennité du couvert (c’est la « forêt-usine »),

  • - soit comme un écosystème avec sa biocénose et sa phytocénose particulières, dans lequel on s’efforcera de prélever du bois sans nuire à son équilibre, donc à sa pérennité (c’est la « forêt-écosystème »).

Si, dans les deux cas, la fonction de production est bien présente, l’approche est toutefois complètement différente. Et il va sans dire qu’une gestion véritablement multifonctionnelle doit obligatoirement s’inscrire dans la deuxième approche, soit la « forêt-écosystème », pour être qualifiée de « durable ». Mais est-ce véritablement ce qui prévaut à l’ONF comme au niveau des pouvoirs publics ?

Certes, il est indéniable que depuis sa création, l’ONF a évolué dans sa perception du milieu forestier, la vision « forêt-écosystème » prenant de plus en plus d’importance, sans jamais toutefois s’imposer complètement, même encore de nos jours. Il faut dire que la pression du grand public, comme des associations intéressées à la gestion forestière, a pesée lourd dans cette évolution. Ainsi, dans les années 1970, les enrésinements massifs en plaine comme l’utilisation des produits phytocides constituaient le nec-plus-ultra en matière de sylviculture, et le forestier qui parlait de mélanges d’essences ou de structures, de préserver des bois morts ou des arbres à cavités était perçu comme incompétent, quand il n’était pas sanctionné comme tel.

Le point d’orgue de cette évolution fut atteint en 1993 avec la publication de l’instruction relative à la prise en compte de la diversité biologique dans l’aménagement et la gestion forestière. Pour la première fois, en effet, la perception « forêt-écosystème » passait au devant de la scène en faisant l’objet d’un texte majeur, ce qui n’était pas rien, même si le contenu de ce texte restait imparfait sur bien des points. Mais quelque part, le forestier incompétent des années 1970 se voyait réhabilité.

Hélas, ce positionnement a singulièrement manqué de volonté politique de la part des dirigeants de l’ONF pour l’ancrer en profondeur, dans les esprits comme dans les actes toujours imprégnés de cette culture « forêt-usine ». Petit à petit, et singulièrement après les tempêtes de 1999 qui ont entraîné la chute des recettes de l’Etablissement Public, la perception « forêt-usine » redevenait la seule qui vaille, au moins en interne. Et c’est ainsi qu’un double langage s’est imposé : en externe, on affichait un discours vert, présentant l’ONF comme le champion de la prise en compte de la « forêt-écosystème », alors qu’en interne, au contraire, il fallait produire toujours plus afin d’équilibrer les comptes.

Car c’est bien là que le bât blesse.

En effet, le mode actuel de financement de l’ONF, assis sur les recettes issues des ventes de bois, le soumet à une quasi-entière dépendance du marché et des cours du bois, donc des industriels de la filière. La moindre fluctuation à la baisse induit fatalement de lourdes menaces quant à son équilibre financier. Et, pour inverser la tendance, les seules variables d'ajustement sont bien évidemment l'augmentation inconsidérée des récoltes de produits ligneux et la compression des effectifs, comme c’est le cas depuis ces fameuses tempêtes de 1999.

De plus, le désengagement financier toujours plus important de l'Etat impose à l'ONF d'aller à la recherche de marchés juteux quitte à laisser la déontologie au vestiaire. Certes, on se préoccupe de biodiversité et de gestion durable, certes, on s'engage dans des actions fortes dans ces domaines, mais uniquement et seulement si celles-ci génèrent une répercussion positive sur le chiffre d'affaires. C’est là une forme de « marchandisation » de la biodiversité qui ne peut absolument pas nous convenir.

En conséquence, nos tutelles et ceux qui nous gouvernent devraient comprendre, s’ils veulent effectivement orienter la gestion forestière vers la « forêt-écosystème », donc vers la multifonctionnalité à tous les niveaux en visant le long terme, qu’il y a besoin pour cela d’un service public forestier national doté de moyens humains suffisants et d’un financement à la hauteur, libéré des contraintes du marché du bois.

Or, c’est tout le contraire qui se produit. Ainsi, le slogan issu du Grenelle de l’Environnement, « produire plus tout en préservant mieux », consacre le triomphe de la vision « forêt-usine », de même d’ailleurs que le discours prononcé à URMATT par le Président de la République, qui ne voit dans la forêt qu’une usine à bois dont il faudrait sans cesse améliorer le rendement et la productivité, ou que le contenu du projet de loi relatif à la modernisation de l’agriculture et de la pêche qui considère la forêt comme une simple marchandise devant répondre sur le court terme à la loi de l'offre et de la demande. Et que dire de l’évolution catastrophique actuelle de l’ONF vers quelque chose qui ressemble de plus en plus sûrement à une quelconque entreprise privée !

Pourtant, la CGT-Forêt s’est investi dans le Grenelle de l’Environnement, faisant force propositions, mais hélas, il fut vite évident que cette manifestation très médiatisée est complètement passée à côté de l’essentiel.

Citons maintenant trois faits marquants qui illustrent bien le double langage actuel de la direction de l’ONF, faisant croire dans sa communication vers l’extérieur qu’elle privilégie la « forêt-écosystème » alors qu’en interne, c’est la « forêt-usine » qui doit avoir la priorité.

L’Instruction de l’ONF de 1993 relative à la prise en compte de la diversité biologique a fait l’objet d’une révision en 2009. Malheureusement, la nouvelle Instruction se révèle extrêmement décevante et manque singulièrement d’ambition. C’est le cas par exemple en matière d’implantation d’îlots de sénescence, dont l’objectif se révèle même en recul par rapport à une note de service de 2005 relative aux directives régionales d’aménagement. C’est également le cas au niveau de la prise en compte du bois mort dans les peuplements forestiers : alors que la communauté scientifique s’accorde pour estimer que le bois mort au sol devrait représenter au moins 10 mètres-cubes par hectare, concentrés de préférence dans des gros bois et ventilés dans une gamme d’essences la plus variée possible, l’instruction ne fixe comme objectif que la conservation d’au moins un arbre mort ou sénescent par hectare de 35 cm de diamètre minimum… 

Autre exemple : en 2007, la Direction Générale lançait l’opération « Forêts Patrimoine » dont le but affiché est de constituer une vitrine avec une quinzaine de forêts domaniales emblématiques, telle celle de Fontainebleau, afin de mettre en exergue l’excellence de la gestion de l’ONF. Des fonds sont injectés à cette fin etdes mécènes sont même sollicités. Il s’agit là d’une démarche typiquement élitiste et qui ressemble davantage à une opération de publicité qu’à autre chose. En fait, toutes les forêts domaniales devraient bénéficier de ces mêmes bonnes intentions car chacune d’entre elles constitue en soi un patrimoine spécifique, en premier lieu pour les populations riveraines. Pourquoi alors mettre en avant certaines d’entre elles en inaugurant une gestion forestière à deux vitesses si ce n’est pas pour montrer en externe que l‘ONF est bien le champion de la prise en compte de la « forêt-écosystème » ?

De plus, associer le mécénat aux forêts domaniales est dangereux. Cela rappelle les dérives actuelles en matière de politique culturelle : parce que l’Etat se désengage de ses obligations liées à l’intérêt général en demandant aux musées d’assurer leur propre autofinancement, ceux-ci sont en train de marchandiser leurs oeuvres d’art. Quelques établissements emblématiques, tels Le Louvre, s’en sortent bien, mais la quasi-totalité des petits musées sont plongés dans une misère noire. Est-ce cela qui est programmé pour les forêts domaniales ? Or, l’art n’est pas une marchandise, mais les forêts non plus, car toute forêt est une oeuvre d’art que l’on se doit de conserver en bon état !

Dernier exemple : la qualité des exploitations. Un règlement national d’exploitation forestière, fort bien au demeurant, dans lequel se trouvedes clauses relatives à la protection des sols, des eaux et de la biodiversité, a été édité en 2008. Voilà pour l’affichage car force est de constater qu’au fil des années, s’est incrusté parmi les services un laxisme de plus en plus avéré. En effet, l’agent responsable d’une coupe, consciencieux et soucieux de l’avenir du peuplement, qui se montre déterminé à faire respecter les prescriptions contenues dans les textes, se voit le plus souvent vilipendé par les acheteurs les plus puissants qui exercent un véritable lobbying ayant pour objectif d’aboutir à un « assouplissement » maximum au niveau de l’application des clauses. Et du fait de ce lobbying, cet agent se retrouve isolé car trop peu soutenu par sa hiérarchie. C’est ainsi qu’il s’entend dire par celle-ci « qu’il est nécessaire d’identifier le meilleur compromis possible entre ce qui est utile et indispensable à une bonne gestion ». Et voilà comment, en interne, dans le domaine des exploitations comme dans beaucoup d’autres, et malgré le discours développé en externe, le souci financier en est venu à supplanter l’exigence sylvicole. De plus, la baisse des effectifs d’agents patrimoniaux et la métamorphose des « triages » en « secteurs » aggravent encore les choses car les missions de surveillance et de police ne peuvent manifestement plus être assurées comme il le faudrait, ce dont beaucoup d’acheteurs peu scrupuleux savent très bien profiter. Tout cela est intolérable et doit être dénoncé.

Alors, finalement, comment s’y prendre pour « protéger mieux » ? Tout simplement en commençant par mettre de côté la « forêt-usine » pour ne plus voir que la « forêt-écosystème », ce qui demandera très certainement un gros effort culturel. Puis en se persuadant qu’une telle approche ne peut se concevoir qu’en dehors des contraintes du marché, donc qu’il y a besoin, pour la faire vivre, d’un service public forestier national doté de moyens humains suffisants et d’un financement à la hauteur, libéré bien entendu des contraintes du marché du bois.

Bref, tout le contraire de la voie tracée ces dernières années par la Direction Générale de l’ONF, par le Grenelle de l’Environnement et par le discours d’URMATT…"

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13 octobre 2010 3 13 /10 /octobre /2010 14:02

 

Capitalistes2.jpgUn immense frisson parcourt la France. Encore hier, ici ou là avec ces dizaines, sinon ces centaines de milliers de participants jeunes, actifs ou retraités, appartenant au secteur privé ou public, il importe de vivre ces instants en manifestant encore et encore...

 

Personne ne veut de cette réforme car personne n'est dupe des objectifs qui lui sont imposés et qui, de toute évidence, touchent toujours les mêmes, c'est-à-dire les couches populaires. Cette réforme ne saurait concerner le haut de l'échelle sociale. Avant nous et avec force détails, d'autres ont précisé que cette réforme n'a rien de pérenne. Elle associe bleuf politique et, plus grave, à terme une destruction massive des conditions de vie. A propos de celles-ci, qu'est-ce qu"on" nous cache ?

 

"On" nous parle souvent de l'allongement de l'espérance de vie. Tarte à la crème qui fait la "une" des média. Qui a donc entendu parler d'une étude* faite par l'INED (Institut national des études démographiques) sur l'espérance de vie des différentes catégories de population ? Le gouvernement et les média ont fait l'impasse sur le sujet. Or, cette étude de l'INED pointe du doigt les inégalités de cette espérance de vie par rapport à l'âge du départ à la retraite et selon les secteurs professionnels. Pour faire simple, selon leurs auteurs, les "espérances de vie en santé à 50 ans représentent le nombre moyen d'années en bonne santé que peuvent espérer vivre les personnes âgées de 50 ans, compte tenu des risques de mortalité par âge du moment et de l'état de santé observé dans la population".

 

L'enquête, établie sur la base 2003, nous indique que l'espérance de vie en bonne santé à l'âge de 50 ans est, pour les hommes (c'est à peu près identique pour les femmes), de :

  • 22,8 ans pour les professions les plus qualifiées

  • 20 ans pour les professions intermédiaires

  • 19,3 ans pour les professions indépendantes

  • 16,5 ans pour les agriculteurs

  • 17 ans pour les employés

  • 13,7 ans pour les ouvriers

  • 6,2 ans pour les inactifs,

soit une moyenne générale qui ne donne que 16,9 ans de bonne espérance de vie.

 

A l'âge de 65 ans, cette espérance de vie en bonne santé chute de moitié pour toutes les catégories. Qu'est-ce à dire ? Si nous reprenons les chiffres ci-dessus les employés et les ouvriers (le plus grans nombre) atteindront, respectivement et en moyenne, 67 ans (employés) et 63,7 ans (ouvriers) pour vivre encore en bonne santé. Après... ce sont rapidement les maladies permanentes, la perte d'autonomie et le décès.

 

Il me semble bien superflu de mettre ces chiffres en relation avec les nouvelles mesures d'âge de la retraite. Même sans ces données statistiques, comment ne pas comprendre l'absurdité de cette réforme et le brouillard astucieusement diffusé par le pouvoir masquant les véritables enjeux des tenants de la société capitaliste actuelle ? La retraite à 60 ans c'est déjà beaucoup. Comment, après, peut-on continuer à vivre en bonne santé et ...tout en ayant également un niveau de vie décent ?

 

 

* Etude réalisée par Emmanuelle Cambois, Ined , Thomas Barnay, Erudite-Tepp (FR CNRS 3126), université Paris-Est Créteil , Jean-Marie Robine, Inserm.

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23 septembre 2010 4 23 /09 /septembre /2010 07:19

 

Quelque soit l'ampleur de cette deuxième grande série de manifestations contre la réforme des retraites, l'issue de la partie semble bien mal engagée...

 

Hier, dans son édition du 22 septembre, le Canard enchaîné citait un responsable Force Ouvrière : "Toute la question est de savoir ce que nous pouvons faire face à un type qui ne veut pas bouger, même avec 5 millions de manifestants dans la rue." 

 

Et au journal satirique de s'interroger : faut-il en "en découdre ou pas"?

"...Le "sommet"qui se tiendra au lendemain de la manif ressemblera, à cet égard, plus à une discussion entre Sarko et Barroso qu'à une sonate d'automne. D'un côté, Mailly (FO) réclame toujours "sa" grève reconductible mais n'a pas les moyens de lancer seul un pareil mouvement. De l'autre, Thibault ne cherche même plus à cacher l'agacement que lui inspire son camarade de FO et dénonce publiquement ses "incantations". Entre eux deux, la CFDT caresse l'idée d'une grande manif le week-end pour drainer les salariés du privé qui risquent de perdre leur boulot s'ils font grève en semaine... Idée dont Mailly ne veut même pas discuter.

A ses yeux, une manif sans la grève qui va avec est aussi insipide qu'une soupe sans sel. La pénibilité dans les rapports entre syndicalistes devrait être elle aussi prise en compte".


23 septembre-page001Le débat est bien posé et tous les permanents des confédérations ouvrières devraient se sentir bien mal à l'aise dans leurs traditionnels costumes-cravates de négociateurs et de gentils administrateurs d'organismes paritaires*. Dès le lendemain de cette journée du 23, ils se réuniront et nous diront de quoi il en retourne. Mais il est craindre que, une fois de plus, nous assistions à un enterrement de première classe.

 

Bingo ! Avant le Canard enchaîné,dans un communiqué publié le 17 septembre, la Fédération Anarchiste concluait avec juste raison -me semble-t-il, que "la question la plus importante n'est donc pas de savoir combien de personnes seront dans la rue le 23, mais combien ne reprendront pas le travail le 24".

 

Alors, c'est pour quand cette superbe grande grève générale expropriatrice ?

 

* Ne devraient-ils pas, déjà, commencer par une grève illimitée de tous leurs mandats au sein des organismes sociaux ?

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24 août 2010 2 24 /08 /août /2010 07:03

Exclusion...

Quand la liberté du renard se traduit par un peu plus d'exclusion,

Quand l'égalité se nivelle dans la ré-pression sociale et ethnique

            et

Quand une défragmentation programmée de la fraternité universelle se déroule sous nos yeux,

mais qui doit-on remercier ?

 

Tout simplement un ami de longue date qui, ci-dessous, nous a indiqué le nom de l'un de ses instigateurs...

 

Ledru.jpg

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8 août 2010 7 08 /08 /août /2010 07:43

Ecole-Catho.jpgLe Conseil d'Etat, il y a à peine un mois, a rejeté les recours faits par de très nombreuses organisations laïques contre l'accord conclu, en 2008, entre la France et le Vatican.

 

Pour ces organisations, il s'agissait de le rejeter car il officialise la reconnaissance publique des grades et des diplômes de l'enseignement supérieur catholique. Vous imaginez sans doute toutes les conséquences que cela implique.


Comment ne pas se sentir floué ? Comment ne pas constater, une fois encore, l'hypocrite mais "sainte" alliance entre l'église et l'Etat ?

 

Ce n'est pas simplement une affaire de plus à mettre à l'actif du chanoine de Latran, mais bien celle d'une longue tradition de relations privilégiées parce que séculaires entre l'Etat, le sabre et le goupillon.


Nous vous mettons en lien l'information officielle. A vous d'en faire ce que bon vous semble...

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12 juillet 2010 1 12 /07 /juillet /2010 16:39

Lettre ouverte à Philippe Val et Jean-Luc Hees

et à ceux qui se reconnaîtront

 

Distributeur-tracts.jpgJ’ai 70 ans et j’achetais naguère Charlie Hebdo. Je n’y appréciais pas forcément tout, estimant que certains articles ou dessins relevaient de plaisanteries de corps de garde mais je considérais qu’au nom de la liberté d’expression, cela aussi pouvait être dit. Après tout, rien ne m’obligeait à acheter le journal ! Privée de Siné Hebdo et de ses bonnes plumes, je vais peut-être y retourner.

Puis, voici quelque années, vos éditoriaux, Philippe Val ont commencé, pour ce qui me concerne, à se colorer bizarrement. Cela a donné lieu à de grosses discussions lors de nos réunions entre amis, chaque 14 juillet. Le limogeage de Siné sur un motif déjà suspect a confirmé mon impression, vite justifiée, par votre arrivée à la tête de France Inter. Nous atteignons aujourd’hui l’apothéose avec le vidage de la matinale et, sans préavis, du Fou du Roi de Didier Porte et celui. de Stéphane Guillon, avec l’autorisation pleine et entière de Jean Luc Hees. Si cette censure qui ne s’avoue pas telle est étonnante de la part de l’ex-rédacteur en chef de Charlie Hebdo, elle ne l’est pas si on a suivi son évolution.

Je vous ai entendu, Jean Luc Hees, sur France Inter le mercredi 23 juin essayant de vous justifier de façon pitoyable : « Je parle au nom d’un certain nombre de gens » ! Le bel argument !…. de gens qui pèsent plus que d’autres ?... Car je pense pour ma part exprimer aussi l’opinion « d’un certain nombre de gens » qui se faisaient un plaisir d’entendre Stéphane Guillon et Didier Porte et qui font peut-être comme moi, qui n’écoutent plus désormais France Inter. Mais qu’importe me direz-vous, l’essentiel n’est-il pas de plaire seulement à quelques-uns, ceux qu’il faut, ceux qui montrent bien que le foot est plus important à leurs yeux que les préoccupations des citoyens ordinaires descendus dans la rue.

A ce propos, que d’heures consacrées au désastre footeux sur tout le service public qui auraient pu être consacrées à des sujets importants ! Voilà qu’après avoir adulé ces joueurs de façon immodérée, on les voue aux gémonies et on les déboulonne de leur piédestal sans ménagement après avoir pendant des années démoli le sélectionneur viré même avant le Mondial. Dès lors, quelle autorité pouvait-il exercer  ?... On sait bien que l’enseignant critiqué par les parents devant l’enfant reste impuissant.

Selon mon quotidien habituel, il paraît que vous avez aussi « un certain sens de l’honneur » (décidément on reste dans le vague !) qui fait que vous ne pouvez accepter qu’on vous « crache dessus en direct ». Nous n’évoluons pas dans le même milieu, nous n’avons pas le même sens de l’honneur ! Si cet honneur consiste à laisser venir à l’antenne pour «  moraliser » la société, des hommes politiques ou des hommes d’affaires arrogants qui ont fraudé, qui ont été condamnés mais qui ont toujours pignon sur rue puisque ce n’était qu’« erreurs » ou « défaillances », de grands philosophes qui se sont laissés abuser par des canulars énormes, des stars qui escroquent le fisc et qui font un usage immodéré de substances pénalisées par ailleurs, en modèle à la jeunesse, non, nous n’avons pas le même sens de l’honneur. Le mien, de part l’éducation et la formation que j’ai reçues me porte à défendre tous les Dreyfus, petits et grands  en faisant fi d’une petite blessure de mon ego.

Vous avez dit aussi « l’humour ne doit pas être confisqué par de petits tyrans ». Le pouvoir encore bien moins !... Pour moi, je préfère des humoristes décapants qui mesurent pleinement ce qu’ils risquent, mais restent fidèles à leurs idées à ceux qui, pour le pouvoir et la bonne soupe renient les leurs car c’est ainsi que, dans tous les pays du monde, s’installent les régimes totalitaires, avec une presse d’abord complaisante, puis complice, vecteur indispensable de la propagande rebaptisée, pour faire moderne, communication...

 Le 25–06-2010

Colette Dutertre (Niort)

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1 juillet 2010 4 01 /07 /juillet /2010 10:01

Oui, ça branle dans le manche...

 

Est-ce que les mauvais jours finiront ?

 

On parle beaucoup des retraites mais il en va ainsi des scandales gouvernementaux. Plus les média s'en délectent, moins cela mobilisent l'opinion publique. La dernière manifestation sur les retraites, malgré le nombre élevé de participants, n'a pas été pour autant l'occasion d'un remue-ménage social.


Retraites-ouvrieres2.jpg

 

C'est bien dommage mais pour cause : le syndicalisme, tout comme le mutualisme, a été vidé de son sens premier : la lutte contre l'exploitation de l'homme par l'homme. Il n'est plus qu'une structure relais, financée en grande partie par les institutions et dirigée par des permanents dont les objectifs personnels et le cursus professionnel n'ont plus rien à voir avec les "braves" cotisants de base qui continuent à trimer et à militer bénévolement pour un idéal qui n'existe plus depuis belle lurette.


Deux jours après la proposition de loi faite le 24 juin par le Front de Gauche (Parti de Gauche associé au PCF), le journal Libération écrivait que "le salaire cumulé du pédégé de Renault-Nissan représente cinq siècles de smic". Oui, vous avez bien lu : 500 ans de smic ! Et la Bettencourt qui ne connait plus ni le montant ni les emplacements de sa colossale fortune ! Cela ne surprend personne et donc - tout aussi étonnant - ne saurait choquer outre mesure... Aussi intéressant que semble ce projet de loi de ce cartel des gauches, un grand coup de balai serait bien utile et permettrait de remettre les pendules à l'heure.

 

Car, Ami-e-s lecteurs et lectrices, sans l'espoir ni la volonté de réaliser ce grand chambardement nécessaire, basculant le pouvoir en place ainsi que  tous les pouvoirs à venir et la myriade d'exploiteurs de tous poils, il est à craindre que peu de choses changent et que les effets de la crise sur le peuple s'amplifient toujours un peu plus. La plus haute expression de l'ordre n'est pas celle que s'évertuent de nous faire croire toute les partisans de la discipline, de la hiérarchie et des inégalités sociales, tous bien assis sur leur chefferie respective.

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2 mai 2010 7 02 /05 /mai /2010 14:33

 

Deux jours avant le 1er mai le facteur nous distribuait le vingt-troisième et dernier numéro du journal Le Plan B.

Malgré cette "une" bien dans l'esprit de contradiction qui anime ses rédacteurs, nous ne pouvons que regretter la disparition de ce nouveau pan de liberté.

Plan-B.jpgLe Plan B avait pris le parti-pris de critiquer les média et de combattre le PPA : le parti de la presse et de l'argent. Il a eu cent fois raison. Hormis des régimes dictatoriaux, jamais les grands moyens de communication n'ont été aussi influents dans la manipulation et aussi forts dans la connivence et la complaisance à l'égard des puissants. La propagande - un mot qui fait peur - nous sommes en plein dedans et le Plan B ne manquait pas de nous le rappeler !

Nous l'aimions bien ce journal et attendions chacune de ses parutions. Bien sûr, la qualité des articles étaient variables, bien sûr ses moyens d'investigations n'avaient rien de comparable à ceux du PPA, mais par son refus catégorique à toutes concessions, il restait sans égal pour nous offrir ce grand bol d'air frais tant nécessaire.

Souhaitons que tous ses lecteurs épris de sardonie aiguë retrouvent assez vite leur journal. En page 3, en guise d'acte de décès et avant que "l'armée mexicaine du Plan B retourne au maquis", celle-ci nous laisse envisager un faible mais petit espoir tout de même :

"En attendant notre reparution, dans un mois, dans un an, au détour d'une manifestation, sous un pavé, pour tirer un coup de pistolet dans la noce des satisfaits, l'Internationale sardonique nous communique ce message inspiré des Raisins de la colère de John Steinbeck (chapitre 28) : « La Sardonie sera toujours là, partout, dans l'ombre. Partout où tu porteras les yeux. Partout où il y aura une bagarre pour que les gens puissent avoir à manger, la Sardonie sera là. Partout où il y aura un flic moustachu en train de passer un type à tabac, la Sardonie sera là. Dans les cris des gens qui se mettent en colère parce qu'ils n'ont rien dans le ventre, la Sardonie sera là. Elle brille de mille feux. Feu ! Feu ! Feu! »"

Gémissons, gémissons, gémissons. Espérons ! En attendant, courez donc vous procurer en kiosque le dernier numéro.

PS. Vous pouvez également clicker sur le lien ci-après : Le Plan B.

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11 avril 2010 7 11 /04 /avril /2010 06:21

 

Peut-on parler de la santé au travail, si l’on ignore les causes qui ont fait de l’activité salariale ce qu’elle est devenue aujourd’hui ? Causes évidemment étroitement liées entre elles, formant un système lui-même inséparable du visage de la société contemporaine qui se dessine depuis l’après-guerre.

  1. ya-plus-de-travaille-en-france.jpg

  1. Tout d’abord, la croissance du secteur tertiaire et de l’industrie de pointe dans le monde occidental a élargi l‘éventail des problèmes de santé au travail, qui ne se cantonnent plus aux accidents et maladies physiques liés à la production industrielle, mais touchent également, parfois de manière subtile, le psychisme des travailleurs. Une situation qui rend insuffisante une classification des risques professionnels encore souvent restreinte au ternaire « accidents du travail », « accidents de trajets  », et « maladies professionnelles » résultant de l’exposition à un risque physique, chimique, ou biologique. Nul ignore aujourd’hui, en plus des dommages physiques, les dommages du stress ou encore des multiples formes, plus ou moins insidieuses, de harcèlement.

  2. Il convient en deuxième lieu de rappeler la mutation du capitalisme en libéralisme globalisé et l’accroissement du poids de l’actionnariat, parallèlement à la financiarisation du système capitaliste. La production des dividendes versés aux actionnaires et autres fonds de pension s’est ainsi substituée à la production des biens et services dans l’ordre de priorité des entreprises. Les charges salariales étant aujourd’hui le seul paramètre compressible, priorité est donnée à l’emploi d’un personnel non déclaré, non qualifié, non formé à des tâches à risque. On pousse alors « vers la sortie » les personnels trop qualifiés, trop chers et non malléables, avec pour conséquence des corps usés, des esprits désespérés.

  1. Troisième facteur, le développement d’une approche non plus seulement empirique, mais proprement scientifique des modes d’exploitation des salariés, grâce à des techniques de management issues de la psychologie sociales et de l’anthropologie. Techniques qui jouent sur les mécanismes intimes des individus, et que l’on peut sans trop exagérer qualifier de « para-totalitaires ». Ces techniques participent largement à l’émergence de nouvelles pathologies, comme l’ergomanie (addiction au travail), touchant des personnes en souffrances qui peuvent alimenter à leur tour un mode de fonctionnement hiérarchique maltraitant. L’isolement programmé du salarié conduit également à l’accroissement fulgurant de l’usage des psychotropes (alcool, produits illégaux, anti-dépresseurs), qu’il s’agisse d’accroître ou de tenir la performance au travail, ou plus simplement d’alléger des pressions insupportables et d’apporter un remède provisoire à la charge mentale et au stress.

  2. Enfin, le chômage de masse, résultant de l’action combinée de l’automatisation, des effets de la globalisation économiques (délocalisations etc…) et de la crise de la production industrielle, au moins dans le monde occidental. Chômage de masse qui, comme chacun sait, permet d’exercer un chantage à l’emploi, autorisant la baisse des salaires ou l’accroissement indéfini de la charge de travail et de la flexibilité. Un chantage qui justifie également la disparition des acquis sociaux, la mise sous dépendance passive du salarié, et pour finir le licenciement, parce que même l'homme à l'échine courbée reste encore trop cher pour permettre de dégager des bénéfices suffisamment confortables à redistribuer aux actionnaires.

Sans être exhaustifs, ces différents facteurs participent d’un dispositif ramifié dans l’ensemble des instances d’une société malade, et qui à travers le salarié engage l’individu dans sa totalité et au-delà l’ensemble du corps social. Car comme on traite le citoyen on traite le salarié. On traite le salarié comme on a traité l'enfance et la scolarité, comme on traite le faible, le malade, le déficient. La société est un ensemble d'attentions ou de mépris. Or on ne peut agir sur une conséquence sans avoir défini au préalable, une bonne fois pour toute, quelle société l’on veut, et pour quelle sorte d' Homme est faite cette société.

La souffrance au travail c'est aussi la souffrance par des trajets, dans des transport bondés et inadaptés, qui épuisent avant même que l'activité professionnelle n'ait commencée. C'est une usure partagée par l'ensemble de la cellule familiale, qui parasite la vie affective et éloigne chaque jour davantage tout espoir de trouver du sens, c’est à dire de comprendre et d'intégrer, donc d'être acteur en place de subir, ce pourquoi on rentre chaque matin dans ce mouvement perpétuel et généralisé vers l'activité professionnelle.

La souffrance au travail c'est donc aussi dès l'école ne plus être écouté en tant qu’enfant, mais en tant concurrent entraîné à concourir plus qu'à être éveillé à apprendre et comprendre. L’enfant est alors préparé à devenir un brave petit soldat prêt à être choisi, lui seul parmi les autres pour un unique poste à pourvoir. Il sera prêt à se battre pour être le seul survivant sur un marché du travail de plus en plus sélectif et compétitif.

Cette enfance est aussi étouffée par les médias télévisé ou informatisé, car c'est par ce canal que l'on cherche à créer le plus tôt possible un nouveau consommateur, un nouvel addicte pour la machine du marché réclamant toujours plus de consommateurs alibis pour écouler de l'inutile, de « l'objet récompense » sans objet ni sens. Le sort du consommateur est ainsi intimement lié à celui du producteur, la maltraitance de l'un étant la traduction de la maltraitance de l'autre. L'entreprise, pivot de ce système, a pour seule destinée la génération des profits, alors que sous une image citoyenne et « responsable » elle serait sensée produire des biens ou des services au nom de la collectivité. En réalité, l'entreprise s'autorise l'appellation citoyenne car le consommateur a été poussé à abandonner cette identité. L'entreprise est responsable car le consommateur est à présent considéré comme dépendant, captif et donc dénué de toute raison ou responsabilité.

On ne peut donc songer éradiquer la souffrance au travail sans repenser l'entreprise dans sa structure et dans son objet. Suivant le principe de la thérapie institutionnelle, il faut soigner l'institution avant de penser soigner le sujet. Une institution malade ne peut être soignante. De même, une entreprise ne peut être bientraitante si au départ elle n'a pas été pensée et créée pour cela.

Dans l’état actuel, ont peut évidemment envisager des mesures à court terme. Aujourd'hui pour vendre un véhicule ou un appareil électrique, obligation est faite de préciser l'indice de pollution ou de consommation de l'objet. Il est alors tout aussi envisageable d'imposer un indice social, répondant à des critères tels que les délocalisations, le bien être des salariés, les conditions de travail, etc... L'état pourrait aussi favoriser par des primes à l'achat les entreprises qui maintiennent l'emploi et les avantages sociaux.

Socialisme2Que penseriez vous de quelqu'un qui au dix-neuvième siècle, aurait en toute connaissance de cause acheté un vêtement tissé avec du coton provenant d'exploitations employant des esclaves? C'est pourtant ce que nous faison aujourd'hui en achetant des produits dont nous nous doutons, ou ne voulons pas savoir qu'ils sont fabriqués par des personnes sans couverture sociale, et sans choix de ce qu'elles font. Que laisserons nous à nos enfants des lois sociales si durement acquises par nos aînés ? En restera-il seulement?

La perte d'emploi étant en fait la perte de revenu, autrement dit le risque imminent de ne plus manger, de ne plus se loger, de ne plus avoir de vie, un premier pas vers un label social constituerait peut-être déjà un frein au demantèlement des acquis sociaux qui permettent le minimum vital.

Pour autant, il conviendrait d’envisager des solutions à plus long terme qui rejoignent la question du type de civilisation auquel nous aspirons, centré sur l’humain et l’émancipation réelle de l’individu. Au-delà de l’économie étatisée et du capitalisme globalisé, désavoués par l’histoire passée et présente, c’est bien la question d’une troisième voie qui se pose. Dans ce sens, l’exigence de solidarité et d’épanouissement, le dépassement du productivisme et de la compétition économico-financière, mènent à considérer la pertinence d’un tissu économique fondé sur des structures coopératives et mutualistes, autrement dit sur une économie sociale.

La deuxième rencontre internationale sur la globalisation de la solidarité (Québec, octobre 2001) en a donné la définition suivante :

« l’économie sociale et solidaire désigne un ensemble d’initiatives économiques à finalité sociale qui participent à la construction d’une nouvelle façon de vivre et de penser l’économie à travers des dizaines de milliers de projets dans les pays du Nord comme du sud. Elle place la personne humaine au centre du développement économique et sociale »

La solidarité en économie repose sur un projet tout à la fois économique, politique et social, qui entraîne une nouvelle manière de faire de la politique et d’établir les relations humaines sur la base du consensus et de l’agir citoyen.

Après un vote à un pourcentage de voix jamais atteint, le 20 juin 2002, l’Organisation Internationale du Travail recommande la structuration coopérative du travail, affirmant que « les coopératives jouent un rôle important dans la réduction de la pauvreté et contribuent à la mise en œuvre du programme de l’OIT en faveur du travail décent…Les coopératives ont ainsi un rôle d’émancipation ».

Cette idée neuve n’est pourtant pas si nouvelle, et a été défendue de longue date par des Francs-Maçons, à commencer par Louis Blanc et Pierre-Joseph Proudhon, théoricien de l’économie coopérative et mutualiste. En 1884 naît la Chambre Consultative des Associations Ouvrières de Production, ancêtre de la Confédération Générale des SCOP (Société Coopérative Ouvrière de Production). L’Alliance Coopérative Internationale sera quant à elle fondée en 1892.

En 1896, c’est Léon Bourgeois qui promeut l’idée du solidarisme, et pour la première fois présente la solidarité comme « un devoir, un impératif moral ».

Depuis 1995, il faut noter la création des Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif, sociétés de droit privé, qui associent autour d’un projet des acteurs salariés, des acteurs bénéficiaires (clients, usagers, riverains…) et des contributeurs (associations, collectivités, etc…) pour produire des biens ou des services d’intérêt collectif.

Prenant acte du désengagement de l’état dans l’économie et de l’impasse du système capitaliste, que seuls des naïfs ou des aigrefins peuvent prétendre moralisable, la voie de l’économie sociale et coopérative pourrait, nous semble-t-il, tenir le pari d’une économie réellement humaniste, en adéquation avec nos besoins réels, et offrant à chacun la possibilité de développer ses talents de manière souple et harmonieuse. Car il faut qu’aujourd’hui, enfin, le travail cesse d’être tripalium des esclaves, instrument de torture aliénant, pour devenir réellement un moyen de réalisation individuelle et collective.

Voici quelques pistes de réflexion. Maintenant, place au débat, à la discussion…

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