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22 mars 2011 2 22 /03 /mars /2011 19:37

 

En anarchie, élections riment toujours - ou presque – avec "piège à cons"! Le premier tour des élections cantonales semblent bien, une nouvelle fois, confirmer cette affimation...

 

Sarko-cirque-P.jpgLe taux d'abstention de ce premier tour, sans être record, reste particulièrement élevé. Il témoigne d'un désintérêt profond de l'opinion, couplé à un discrédit patent concernant, sans exception, tous les politiciens. Bien évidement, les médias, les analystes et les partis politiques esquivent rapidement le sujet. Quoi de plus logique. Pour les uns, c'est leur raison d'informer, pour les autres, c'est leur raison d'exister et, dans les deux cas, ce sont leurs fonds de commerce qui sont en jeu.

 

Le score du Front national ne surprend que ceux qui veulent bien l'être. Depuis des années déjà, la montée en puissance des thèses toujours plus à droite de celles de la droite parlementaire, aux positions déjà puantes, reste une constante aussi bien dans l'hexagone que dans la plupart des pays d'Europe. Les raisons en sont bien connues et il nous semble inutile de les rappeler ici. Alors, quoi de plus normal que chaque parti y aille de son couplet, haussant le ton s'il le faut, afin de se montrer encore plus fort que ses adversaires. A cet égard, les mois qui vont venir seront très instructifs...

 

Le parti du président peine lamentablement. La honte ! il ne dispose que d'un point de plus que son concurrent d'extrême-droite. Pour ce mouvement, c'est une claque majeure : l'échec on ne peut plus évident d'une politique ayant échoué sur tous les fronts ! Attendons le deuxième tour et les prochaines semaines pour voir comment va s'opérer la gestation de ce parti gouvernemental. Gageons qu'il changera de nom afin de tenter un réembarquement d'une population de droite ayant totalement perdu confiance en ce parti et en son président. Ironie du sort : celui-ci devra travailler plus pour maintenir son pouvoir de confiance !

 

Certes, la gauche sous toutes ses formes semble s'en sortir un peu mieux. Mais ce n'est qu'illusion et trompe-l'œil. Un PS à 25%, un Front de gauche et des Verts à moins de 10% chacun, cela ne fait jamais qu'un total de 4 millions d'électeurs sur les 21 millions appelés aux urnes. Elle a d'autant moins de quoi pavoiser lorsque l'on constate l'hémarrogie de sa base ouvrière, en particulier chez des syndicalistes votant pour l'extrême-droite. Un certain Strauss-Kahn va apparaître comme le candidat recours idéal pour cette curieuse gauche qui ne connaît plus, depuis longtemps, la théorie de la lutte des classes...

 

Dans ce contexte, il y a de quoi être morose car les mois à venir nous promettent de belles glissades à droite. Plus que jamais, réentonnons la magnifique phrase de Louise Michel : "Le pouvoir est maudit" et ce cri salutaire, combien oublié : "Vive la Révolution" !

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6 mars 2011 7 06 /03 /mars /2011 08:47
Des apparences trompeuses
Dans notre blog, il n'est pas coutumier de publier des communiqués. Pour une fois, faisons exception car il n'a rien d'un acte de fanfaronnade. Bien anodin de prime abord, il traduit pourtant, lui aussi, ce profond et grave malaise qui agite cette société où règne l'ultralibéralisme conquérant.
Le délabrement qui atteint maintenant l'administration des Archives nationales montre à quel point, en haut lieu, on ne fait que peu de cas des moyens mis à la disposition des citoyens pour leur permettre d'accéder à la connaissance, à la recherche et, plus généralement, aux services documentaires.


Communiqué des associations françaises d'historiens
de l'enseignement supérieur et chercheurs en histoire

L'Association française des historiens économistes (AFHE), l'Association des historiens contemporanéistes de l'enseignement supérieur et de la recherche (AHCESR), la Société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur public (SHMESP), la Société des professeurs d'histoire de l'Antiquité des universités (SOPHAU) et l'Association des historiens modernistes des universités françaises (AHMUF) réprouvent l'éviction brutale de la Direction
des Archives nationales de Madame Isabelle Neuschwander, conservatrice générale du patrimoine. Elle y exerçait ses fonctions depuis 2007 et la qualité du travail qu'elle a accompli a été saluée par le Directeur général des patrimoines et le Directeur chargé des archives de France. Elle avait montré sa capacité de dialogue avec les archivistes et les historiens, son
souci de rendre les archives accessibles à toutes les recherches.
Nos associations réaffirment leur attachement au maintien des fonds anciens, du minutier des notaires parisiens et des espaces dédiés à la consultation et à la recherche dans le quadrilatère Rohan-Soubise. Elles seront particulièrement vigilantes à ce propos dans les mois qui viennent.
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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 10:28

 

En marge des grands bouleversements qui secouent les pays de l'autre rive méditerranéenne, nous avons le plaisir de publier cette analyse intéressante du journal en ligne Le Libertaire.

Certes, ce problème berbère ne représente qu'un épiphénomène. Néanmoins, il reste révélateur de l'état général de nos sociétés engluées dans leur passé et qui maintiennent des rapports de force sur lequel le temps ne semble avoir aucune prise.

Après la publication de "A bas la Dordogne !", continuons cette nouvelle série par "A bas les frontières !"

 

 

"Dans la “révolution arabe” en Afrique du Nord

ne pas oublier les Berbères

 

Dans les événements qui se produisent du Levant au Couchant de l'Afrique du Nord, il est de grands oubliés qui risquent de faire les frais de la situation actuelle. Les Berbères ou Amazighs sont géographiquement dispersés d'Est en Ouest de l'oasis de Siwa en Egypte où ils sont quelques milliers, aux Canaries où on trouve les Guanches ; où, bien qu'assimilés une partie de la population garde le souvenir de ses origines. Et du Nord au Sud, du Rif au Burkina-Faso. Majoritaire dans aucun pays tout en représentant une fraction notable de leurs populations, ils sont le plus souvent confrontés à une politique d'assimilation qui revêt suivant le régime de l'Etat une forme plus ou moins violente.

 

berberes Carto491

 

La Tunisie où Bourguiba, grand admirateur de la Révolution française, a établi un régime laïque, a aussi, jacobinisme oblige, quasiment éradiqué le tamazight non pas en le combattant mais en l'ignorant. Ainsi la langue berbère a disparu des monts de Kroumirie et n'est plus guère pratiquée que dans le Sud.

 

En Algérie un long bras de fer avec le pouvoir a obtenu une reconnaissance comme langue nationale mais il reste à vaincre une opposition qui se confond singulièrement avec un islamisme agressif. La population berbère est estimée à 30% mais si l'on tient compte que l'arabe parlé et truffé de mots d'origine berbère, le fond de la population tamazight doit être plus important.

 

Au Maroc où les populations linguistiques semblent être à 60/40 on constate quelques avancées vers la reconnaissance de la langue.

 

En Maurétanie la situation est plus complexe, le parler et l'existence berbère est tout simplement nié ! Alors que les Ouolof et Soninké sont reconnus comme langue nationale, le berbère n'est même pas mentionné ! Il est vrai que la brutale sédentarisation des nomades depuis les années 1970/1990 la destruction de liens traditionnels a été pour beaucoup dans l'affaiblissement de la langue parlée. Néanmoins la volonté affichée est l'éradication au profit de l'arabe langue officielle de la république islamiste de Mauritanie.

 

Au Mali et au Niger c'est l'histoire qui pose problème. Les Touaregs qui sont 300.000 au Mali et 500.000 au Niger sont fréquemment perçus par les populations noires comme les descendants de ceux qui en d'autres temps les rançonnaient et dont les rezzous alimentaient la traite vers Tripoli et Bengazi. Après de violents combats entre guérilla touareg et les armées des deux pays depuis deux ans, un dialogue s'est engagé .La reconnaissance du tamazight comme langue nationale et divers aménagements économiques (entre autres sur la rente de l'uranium des mines d'Arlit) annonce peut-être un avenir moins chaotique.

 

Reste la Libye où les événements actuels n'annonce pas des lendemains qui chantent. Les 20% de Berbères de Libye niés jusque dans leur existence par un dictateur pour qui ils sont une tribu arabe yemenite (les ber-ber !) affirmation sortie tout droit de la cervelle de Kadafi n'ont pas le droit de donner des prénoms berbères à leur enfant ni d'utiliser leur langue dans les lieux publics. Entre ce taré et la prise de pouvoir qui se dessine par la confrérie fondamentaliste sénousite l'avenir paraît bien incertain.

 

Suivant les régions tamazight la langue comme toutes langues a subi des influences extérieures de la colonisation arabe en passant par les influences française, italiennes, espagnole ou plus anciennes langues latine, phénicienne. Ces influences, sans altérer le fond commun de la langue ont amené de fortes différenciations. Ajoutez à cela les écritures différentes : tifinag pour les Touaregs, la plus ancienne, elle remontrait à 2500 ans, latine pour la Kabylie, avec de caractères supplémentaires pour rendre certains sons propre à cette langue. Enfin au Maroc, on semble s'orienter vers une écriture mélangeant caractères anciens au grec.

 

Quelque soit les situations locales, l'avenir passe par le fédéralisme. Dans aucun pays le berbère n'est majoritaire et il faudra bien composer avec des Etats aux frontières artificielles nées du colonialisme mais qui en aucun cas ne peuvent bouger sans risque d'implosion. Les Tamazight doivent donc " faire avec ". Souhaitons leur d'avoir assez de flaire politique pour, en fonction de situations diverses et mouvantes, trouver les moyens de leurs ambitions. Et de se souvenir que la reconnaissance de l'autre est aussi primordiale que l'affirmation de soi. "

LIBERTAD

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8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 08:41

En marge du récent  voyage en Tunisie d'une de nos autorités, nous vous proposons cette lecture singulière de l'événement.

Vous pouvez la retrouver sur le blog de notre ami Floréal. Outre cet article, nous vous conseillons  également celui sur Céline et la tribulation que les "grands" de la France ont failli nous procurer.

 

Les « vraies valeurs » s’effondrent, on ne cesse de le constater et de le déplorer tout à la fois. Et voilà qu’à leur tour le sens de l’amitié et la solidarité de classe se voient brocardés par des commentateurs aigris, des politiciens ambitieux, des amuseurs fielleux, des jaloux. Tout cela parce qu’une ministre de la République, souhaitant profiter de vacances méritées, a opté pour le covoiturage aérien, proposé par un ami cher et généreux.

 

Les déplacements de Mme Alliot-Marie dans le ciel tunisien lui sont reprochés au prétexte que dans le même temps le pays se trouvait en proie à un soulèvement populaire… qu’il était tout de même difficile d’apercevoir, avouons-le honnêtement, à trente mille pieds d’altitude !

 

La Tunisie de Ben Ali était une dictature ? Reconnaissons qu’il était difficile à Mme Alliot-Marie de percevoir la vraie nature de ce régime, qui avait échappé à ses supérieurs hiérarchiques, MM. Fillon et Sarkozy, et quand des personnalités de gauche aussi moralement indiscutables que Bernard Kouchner, Bertrand Delanoë et Dominique Strauss-Kahn l’ont défendu avec une telle fougue.

 

Mais cet acharnement, cette volonté de nuire, cette curée, en un mot, aura finalement porté ses fruits puisque notre ministre du Savoir-Faire répressif, notre VRP en gaz lacrymogène annonçait l’horreur des fins d’année à venir, pour elle, dans un propos proche du sanglot : « Je ne quitterai pas la Dordogne si ça continue comme ça. »

 

Et, bouleversés, l’on sentait bien, dans cet avenir morose annoncé, cette condamnation à la Dordogne à perpétuité, toute la détresse d’une femme ouverte au monde accablée à l’idée de passer les prochaines soirées de nouvel an dans un département au demeurant charmant, mais plutôt avare en caravanes de chameaux et déserts de sable. Noël en Périgord devenait, dans la voix meurtrie d’une femme de cette condition, aussi tragique qu’une semaine de juillet sur une plage de galets aux environs du Tréport, parmi des familles ouvrières aux enfants agités et bruyants. Vivre les douze coups de minuit à Périgueux ? L’enfer !

Ennemis des enfermements, quels qu’ils soient, nous neLes « vraies valeurs » s’effondrent, on ne cesse de le constater et de le déplorer tout à la fois. Et voilà qu’à leur tour le sens de l’amitié et la solidarité de classe se voient brocardés par des commentateurs aigris, des politiciens ambitieux, des amuseurs fielleux, des jaloux. Tout cela parce qu’une ministre de la République, souhaitant profiter de vacances méritées, a opté pour le covoiturage aérien, proposé par un ami cher et généreux.


Les « vraies valeurs » s’effondrent, on ne cesse de le constater et de le déplorer tout à la fois. Et voilà qu’à leur tour le sens de l’amitié et la solidarité de classe se voient brocardés par des commentateurs aigris, des politiciens ambitieux, des amuseurs fielleux, des jaloux. Tout cela parce qu’une ministre de la République, souhaitant profiter de vacances méritées, a opté pour le covoiturage aérien, proposé par un ami cher et généreux.

 

 

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27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 14:10

 

Voeux-2011.jpg

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27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 13:50

 

En cette fin d'année, nous vous proposons la lecture d'un texte de Julian Assange, le conspirateur actuellement le plus décrié. Celui-ci a été publié par le site  "contretemps.eu". Nos doutes théoriques ne nous empêchent pas d'en assurer un relais bien nécessaire.

 

Infor.libre.jpgLe souci intellectuel de son auteur reste louable et ne manque pas de pertinence. Pourtant, comment nous faire penser que l'on puisse "changer radicalement le comportement d’un régime" dès lors que l'on ne supprime pas les conditions profondes qui assurent son fonctionnement, à savoir les inégalités et la notion même de pouvoir ? Comme bien d'autres avant lui, Julian Assange ne peut expliquer cette contradiction. Pour cause : il ne souhaite que moraliser, que raisonner les dirigeants afin d'établir "des formes plus ouvertes de gouvernance". La messe est dite. Il revendique clairement son objectif : "inspirer, en nous et en d’autres, un plan d’action noble et efficace qui nous permette de remplacer les structures qui conduisent à la mauvaise gouvernance par quelque chose de mieux".

 

Son superbe happening médiatique, aussi dérangeant soit-il, bute sur des convergences d'intérêts : intérêts financiers, intérêts politiques, bref, sur la clique des exploiteurs en tous genres. Toutefois, reconnaissons son effort militant : magistralement, il a réussi à bousculer l'establishment politique mondial. C'est toujours cela de pris. Mais, en définitive, avions-nous vriament besoin de cela pour douter ...et continuer d'enrager sur tout ce qui se commet sur notre dos et en notre nom ?

 

 

"L'art de la fuite.

La philosophie politique de J. Assange par lui-même.

 

Préambule : Des effets non-linéaires des fuites sur les systèmes de gouvernance injustes.

Il se peut que vous lisiez La route d’Hanoï ou La conspiration comme mode de gouvernance, un texte d’orientation obscur, à peu près inutile tiré de son contexte, et peut-être même dès le départ. Mais si vous pensez, en lisant ce document, à la façon dont différentes structures de pouvoir peuvent être diversement affectées par des fuites (la défection de l’intérieur vers l’extérieur), les motivations vous apparaîtront peut-être plus clairement.

Plus une organisation est secrète ou injuste, plus des fuites vont entraîner de la peur et de la paranoïa dans son leadership et dans la coterie qui le dirige. Il en résultera immanquablement un affaiblissement de ses mécanismes efficaces de communication interne (un alourdissement de la « taxe du secret » cognitive) et une détérioration cognitive systémique entraînant pour cette organisation une capacité moindre à conserver le pouvoir dans un contexte où l’environnement exige son adaptation.

Ainsi, dans un monde où les fuites deviennent faciles, les systèmes secrets ou injustes sont touchés de façon non-linéaire par rapport à des systèmes justes et ouverts. Puisque des systèmes injustes engendrent par nature des opposants, et qu’ils ont bien du mal à garder la haute main sur un grand nombre de domaines, les fuites de masse les rendent délicieusement vulnérables à ceux qui cherchent à les remplacer par des formes plus ouvertes de gouvernance.

L’injustice ne peut trouver de réponse que lorsqu’elle est révélée, car, pour que l’homme puisse agir intelligemment, il lui faut savoir ce qui se passe réellement.

La conspiration comme mode de gouvernance.

« Conspiration, conspirer : faire de façon concertée des plans secrets pour commettre un acte nuisible; travailler ensemble à produire un résultat, généralement au détriment de quelqu’un. Origine : moyen Anglais tardif, de l’ancien Français conspirer, du latin conspirare, s’accorder, intriguer, de con-, ensemble, et de spirare, respirer. »

 « Le meilleur parti n’est rien qu’une forme de conspiration contre le reste de la nation. » (Lord Halifax)

« La sécurité cède le pas à la conspiration ». (Jules César, acte 2, sc. 3. Message du devin, mais César est trop occupé pour y prêter attention)

Introduction.

Pour changer radicalement le comportement d’un régime, nous devons penser clairement et courageusement car, si nous avons appris quelque chose, c’est que les régimes ne veulent pas être changés. Il nous faut penser plus loin que ceux qui nous ont précédés et être capables de découvrir les mutations technologiques susceptibles nous doter de moyens d’action dont nos prédécesseurs ne disposaient pas. Nous devons comprendre quelle structure-clé engendre la mauvaise gouvernance (1). Nous devons développer une conception de cette structure qui soit suffisamment forte pour nous sortir du bourbier des morales politiques rivales et pour accéder à une position de clarté. Plus important encore, nous devons nous servir de ces vues pour inspirer, en nous et en d’autres, un plan d’action noble et efficace qui nous permette de remplacer les structures qui conduisent à la mauvaise gouvernance par quelque chose de mieux.

La conspiration comme mode de gouvernance dans les régimes autoritaires.

Lorsque l’on se penche sur les détails du fonctionnement interne des régimes autoritaires, on observe des interactions de type conspiratif au sein l’élite politique, non seulement afin d’obtenir de l’avancement ou les faveurs du régime, mais aussi en tant que principale méthode pour planifier le maintien ou le renforcement du pouvoir autoritaire. Les régimes autoritaires, en ce qu’ils contrecarrent dans le peuple la volonté de vérité, d’amour et de réalisation de soi, engendrent des forces qui leur résistent. Une fois révélés, les plans qui sous-tendent l’action d’un régime autoritaire provoquent une résistance accrue. Les pouvoirs autoritaires victorieux sont par conséquent ceux qui parviennent à dissimuler leurs plans jusqu’à ce que toute résistance soit devenue futile ou dépassée face à l’efficacité sans fard d’un pouvoir nu. Cette pratique du secret collaboratif, exercée au détriment d’une population, suffit pour qualifier leur comportement de conspiratif.

« Même chose arrive dans les affaires d’Etat : en les prévoyant de loin, ce qui n’appartient qu’à un homme habile, les maux qui pourraient en provenir se guérissent tôt; mais quand pour ne les avoir pas prévus, on les laisse croître au point que tout le monde les aperçoit, il n’y a plus de remède. ». (Nicolas Machiavel, Le Prince).

Les conspirations terroristes comme graphes connexes.

Avant et après les attentats du 11 septembre, le « Maryland Procurement Office », entre autres, a financé les recherches de mathématiciens visant à étudier les conspirations terroristes comme des graphes connexes (précisons qu’aucune connaissance en mathématiques n’est requise pour suivre la suite cet article). Nous élargissons cette façon de concevoir les organisations terroristes et nous l’appliquons à des organisations telles que celle qui a financé la recherche en question. Nous l'utilisons comme un scalpel pour disséquer les conspirations qui permettent à des structures de pouvoir autoritaires de se maintenir.

Nous allons nous servir du modèle des graphes connexes afin d’appliquer nos facultés de raisonnement spatial aux rapports politiques. Ces graphes sont très faciles à visualiser. Prenez d’abord quelques clous (les « conspirateurs ») et enfoncez-les au hasard dans une planche. Ensuite, prenez de la ficelle (la « communication ») et reliez les clous entre eux, en boucle, de façon continue. Le fil qui relie deux clous s’appellera un lien. Un fil continu signifie qu’il est possible de passer de n’importe quel clou à n’importe quel autre via le fil et des clous intermédiaires. Les mathématiciens disent que ce type de graphe est connexe. L’information circule de conspirateur à conspirateur. Tout conspirateur ne connaît pas tous les autres, ni ne fait confiance à tous, même si tous sont connectés. Certains sont en marge de la conspiration, d’autres sont au centre et communiquent avec un grand nombre de conspirateurs, d’autres encore ne connaissent peut-être que deux conspirateurs mais constituent un véritable pont entre des sections ou des groupes majeurs de la conspiration.

Scinder une conspiration.

Si tous les conspirateurs sont assassinés ou si tous les liens entre eux sont détruits, alors la conspiration n’existe plus. Cela exige ordinairement plus de ressources que nous n’en pouvons déployer, d’où notre première question : quel est le nombre minimum de liens qui doivent être sectionnés afin de scinder la conspiration en deux groupes égaux ? (Diviser pour mieux régner). La réponse dépend de la structure de la conspiration. Parfois, il n’existe pas de canaux de communication alternatifs pour que l’information conspirative puisse continuer à circuler entre les différents conspirateurs, parfois il en existe de nombreux. Il s’agit là d’une caractéristique utile et intéressante pour une conspiration. Il peut par exemple être possible de diviser une conspiration en assassinant un conspirateur faisant office de « pont ». Mais notre propos est de dire quelque chose qui vaille en général pour toutes les conspirations.

Certains conspirateurs dansent plus serré que d’autres.

Les conspirateurs font souvent preuve de perspicacité : certains se font confiance et dépendent les uns des autres, tandis que d’autres parlent peu. Les informations importantes circulent souvent via certains liens déterminés, et les informations triviales à travers d’autres. Nous étendons donc notre modèle de graphe connexe simple afin d’y inclure non seulement des liens, mais aussi leur « importance ».

Mais revenons à notre analogie du tableau et des clous. Imaginez une grosse corde entre certains clous et un fil très fin entre d’autres. L’importance, l’épaisseur ou la lourdeur d’un lien, s’appellera son poids. Entre des conspirateurs qui ne communiquent jamais, le poids est égal à zéro. L’« importance » de la communication qui transite par un lien est difficile à évaluer a priori, puisque sa valeur réelle dépend de l’issue de la conspiration. Nous disons simplement que « l’importance » de la communication détermine à l’évidence le poids d’un lien, que le poids d’un lien est proportionnel à la quantité de communications importantes qui y transitent. S’interroger sur les conspirations en général ne nécessite pas de connaître le poids de chaque lien, sachant celui-ci change d’une conspiration à l’autre.

Les conspirations sont des dispositifs cognitifs. Leur capacité de pensée excède celle du même groupe d’individus agissant seuls.

Les conspirations recueillent des informations au sujet du monde dans lequel elles opèrent (l’environnement conspiratif), les transmettent aux conspirateurs, et agissent ensuite en conséquence. Nous pouvons considérer les conspirations comme un type de dispositif ayant des inputs (les informations au sujet de l’environnement), un réseau computationnel (les conspirateurs et les liens qui les relient les uns aux autres) et des outputs (les actions visant à modifier ou à conserver l’environnement).

Tromper les conspirations.

Puisqu’une conspiration est un type de dispositif cognitif agissant sur la base d’informations obtenues dans son environnement, la distorsion ou la restriction de ces intrants peut rendre « déplacées » les actions qui en découlent. Les programmeurs appellent ça l’effet « déchets à l’entrée, déchets à la sortie » (« garbage in, garbage out »). D’habitude, l’effet joue en sens inverse puisque c’est la conspiration qui est l’agent de la tromperie et de la restriction de l’information. Aux États-Unis, l’aphorisme du programmeur est aussi parfois appelé « l’effet Fox News ».

Qu’est-ce que calcule une conspiration ? Elle calcule la prochaine action de la conspiration.

A présent, la question est la suivante : à quel point un tel dispositif est-il efficace ? Peut-on le comparer à lui-même à différents moments ? La conspiration se renforce-t-elle ou s’affaiblit-elle ? Une telle question implique de comparer deux valeurs dans le temps.

Peut-on trouver une valeur décrivant le pouvoir d’une conspiration ?

Nous pourrions compter le nombre de conspirateurs, mais cela ne tiendrait pas compte de la différence cruciale entre une conspiration et les individus qui la composent. En quoi différent-ils ? Dans une conspiration, les individus conspirent, alors qu’ils ne le font pas lorsqu’ils sont isolés. La différence apparaît si l’on fait la somme de toutes les communications importantes entre tous les conspirateurs, la somme de leurs poids. On appellera cela le « pouvoir conspiratif total ».

Le pouvoir conspiratif total.

Ce nombre est une abstraction. Le schéma des connexions au sein une conspiration est en général unique. Mais en considérant cette valeur, qui est indépendante de la disposition spécifique des connexions entre les conspirateurs, on peut dire quelque chose au sujet des conspirations en général.

Si le pouvoir conspiratif total est nul, il n’y a pas de conspiration.

Si le pouvoir conspiratif total est égal à zéro, alors il n’y a clairement aucun flux d’informations entre les conspirateurs et, partant, pas de conspiration. Un accroissement ou une diminution importante du pouvoir conspiratif total signifie presque toujours ce à quoi il faut s’attendre, à savoir une augmentation ou une diminution de la capacité de la conspiration à penser, agir et s’adapter.

Scinder les conspirations pondérées.

Nous revenons maintenant à notre idée précédente, sur la façon de scinder une conspiration en deux. Nous avions pensé pouvoir diviser une conspiration en deux groupes de même nombre en rompant les liens entre les conspirateurs. Nous voyons à présent apparaître une idée plus intéressante : fractionner en deux le pouvoir conspiratif total. Toute moitié détachée pouvant à son tour être considérée comme une conspiration en elle-même, nous pourrons continuer indéfiniment à la scinder sur le même mode.

Etrangler les conspirations pondérées.

Au lieu de couper les liens entre les conspirateurs afin de scinder une conspiration pondérée, nous pouvons obtenir un résultat similaire en étranglant la conspiration – par constriction, en réduisant le poids des liens lourds qui font le pont entre des régions dotées d’un égal pouvoir total de conspiration.

Attaques contre les capacités cognitives des conspirations.

Un homme enchaîné sait qu’il aurait dû agir plus tôt, car sa capacité à influer sur l’action de l’Etat touche à sa fin. Face à de puissantes actions conspiratrices, nous devons anticiper et nous attaquer au processus qui les sous-tend, puisque nous ne pouvons pas prendre pour cible ces actions en elles-mêmes. Nous pouvons duper ou aveugler une conspiration en distordant ou en restreignant les informations dont elle dispose. Nous pouvons réduire le pouvoir conspiratif total par des attaques non-structurées sur certains liens ou bien en procédant par étranglement et par scission. Une conspiration qui aurait été suffisamment attaquée de cette façon ne serait plus en mesure de comprendre son environnement ni de formuler un plan d’action cohérent.

Conspirations traditionnelles / conspirations modernes.

Les formes traditionnelles d’attaques contre les groupes de pouvoir conspiratif, telles que l’assassinat, sectionnent des liens qui ont un poids important. L’acte de l’assassinat - le ciblage d’individus visibles, est le résultat d’inclinations mentales forgées dans le cadre des sociétés sans écriture dans lesquelles notre espèce a évolué. L’essor révolutionnaire de l’alphabétisation et des communications a doté les conspirateurs de nouveaux moyens pour conspirer, leur permettant d’accroître la vitesse de précision de leurs interactions et, partant, la taille maximale qu’une conspiration peut atteindre avant de sombrer.

Les conspirateurs qui disposent de cette technologie sont en mesure de distancer les conspirateurs qui en sont dépourvus. Pour le même coût, ils sont en mesure d’atteindre un pouvoir conspiratif total plus élevé. C’est la raison pour laquelle ils adoptent ces technologies.

En se rappelant le mot de lord Halifax, on peut par exemple considérer deux groupes de pouvoir qui sont au coude à coude et qui sont largement conspiratifs : le parti démocrate et le parti républicain aux États-Unis. Que se passerait-il si l’un de ces partis abandonnait ses téléphones portables, ses fax et ses emails - sans parler des systèmes informatiques qui gèrent les souscripteurs, les donateurs, les budgets, les sondages, les centres d’appels et les campagnes de publipostage ? Il tomberait immédiatement dans une sorte de stupeur organisationnelle et l’autre l’emporterait.

Une conspiration autoritaire qui perd sa capacité de penser est impuissante à se préserver face aux adversaires qu’elle suscite.

Si l’on considère une conspiration autoritaire comme un tout, on voit un système d’organes en interaction, une bête avec des artères et des veines dont le sang peut être épaissi et ralenti jusqu’à ce qu’elle s’écroule, stupéfaite, incapable de comprendre et de contrôler de façon suffisante les forces qui peuplent son environnement.

Nous verrons plus tard comment les nouvelles technologies et l’analyse des motivations psychologiques des conspirateurs peuvent nous fournir des méthodes pratiques permettant de stopper ou de réduire les flux de communications importantes entre les conspirateurs autoritaires, de fomenter un fort mouvement de résistance contre la planification autoritaire et de créer de puissantes incitations à adopter des formes de gouvernance plus humaines.

Traduit par Grégoire Chamayou

 

Textes originaux :  “The non linear effects of leaks on unjust systems of governance”, Sun 31 Dec 2006, et « Conspiracy as Governance », December 3, 2006.

Source : http://web.archive.org/web/20071020051936/http://iq.org/

 

(1) Chaque fois que nous assistons à un acte que nous estimons être injuste et que nous n’agissons pas, nous nous faisons les partisans de l’injustice. Ceux qui restent de façon répétée passifs face à l’injustice voient bientôt leur caractère se corrompre dans la servilité. La plupart des actes d’injustice dont nous sommes témoins sont liés à la mauvaise gouvernance, car lorsque la gouvernance est bonne, l’injustice sans réponse est rare. Par l’affaiblissement progressif du caractère d’un peuple, l’impact de l’injustice signalée mais restée sans réponse est de très loin supérieur à ce qu’il semble de prime abord. Les États de communication modernes, de par leur échelle, leur homogénéité et leurs excès, fournissent à leur population un déluge sans précédent d’injustices avérées, mais sans réplique apparente (Note de l’auteur)."


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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 21:56

 

Nous sommes heureux du dénouement de l'affaire Baby Loup (la crèche de Chanteloup-les-Vignes, Yvelines).


Dans ce blog, nous nous en étions déjà fait l'écho. Hier, le Conseil des prud'hommes de Mantes-la-Jolie a complètement débouté la salariée voilée. L'émoi a été fort et il est bien difficile de savoir si les cheveux de cette convertie pure et dure ne se sont pas dressés sur sa tête...


Pour beaucoup de commentateurs, le délibéré semble bien parti pour faire jurisprudence. Les militants de l'Association des libres penseurs de France, par le biais de leur association départementale – l'ALPY – ont joué efficacement de leur soutien au personnel et à la directrice. Pourtant, cela n'empêche guère certains, comme les rédacteurs du journal en ligne Riposte Laïque, pour donner des leçons de vertu laïque. Dans leur journal d'aujourd'hui, n°175, ils ne savent désormais qu'invectiver et pratiquer une certaine forme de désinformation.

 

   RL175.jpg  

 

Si la combativité des rédacteurs de ce journal n'est pas mise en doute, ils restent par contre très mal placés pour donner des leçons de moralité et fournir des diplômes de bonne conduite laïque. L'ADLPF et l'ALPY  notamment ne les ont pas attendus pour dénoncer, entre autres, les prières dans la rue et être parmi les premières associations - sinon la première – dans le combat contre le non-choix offert dans la restauration et  dans certains quartiers où est pratiquée la vente d'une seule viande, celle estampilléé halal.


Il y a quelques mois, l'un des rédacteurs de Riposte Laïque a cru intelligent de me traiter, ainsi qu'un camarade et ami de l'ALPY, de néo-pétainiste. Motif invoqué : notre opposition sur l'opportunité de la dernière loi contre le port du voile. Ce mépris destructif dont ce rédacteur nous a éclaboussé, ne nous fera pas dire  pour autant qu'il est l'un des sayanims de l'extrême-droite. Et pourtant qu'est-ce que cela nous démange...

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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 15:41

 

 

"Outre-Rhin, le maintien de François Fillon à Matignon passe plutôt bien (…)"  c'est ainsi que le Courrier International, du 18 novembre 2010, chapote un article d'un journal allemand.

 

Courrier.jpgPeu importe le contenu de l'article. Ce qui compte, en définitive, reste l'effet d'annonce... Il nous semble que ce message devrait s'inscrire en lettres majuscules et scintillantes. L'objectif est très clairement exposé : il s'agit de justifier le sentiment du positivement correct.

 

En vérité ne faudrait-il pas parler d'une manipulation dont, une fois de plus, la grande presse semble coutumière ? Car c'est gommer bien vite les manifestations de mécontentement populaire face à la crise et face aux mesures prises. C'est oublier un peu vite que ce gouvernement fait vivre la France à un régime de déficit abyssal. Ce qui se passe en Irlande pourrait rapidement nous attendre...

 

Dès que l'on possède pignon sur rue, n'importe quel journal peut dire n'importe quoi. Et, à la faveur de leur pas-de-porte, tous les grands media se vautrent allègrement dans cette facilité. Ainsi, ils rendent bien service aux puissants qui dirigent le système. Comme le disait Jules Vallès dans son journal La Rue : "C'est si bête, la vie par le temps qui court !"

 

Alors on comprend mieux pourquoi ils introduisent une bonne dose de positivité dont seuls les nantis et les gogos se délectent.

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19 novembre 2010 5 19 /11 /novembre /2010 15:12

 

 

Le président de la République est intervenu pour présenter sa nouvelle équipe ministérielle. L'important du fait se situe en direction du marigot médiatique !

 Les républiques - nous en sommes à la cinquième – nous, on s'en fout !

C'est tout dire...


L'ami, le camarade, le frère Pierre-Joseph Proudhon a fixé les limites de notre condition citoyenne.  Dès les premières lignes du premier chapitre de son ouvrage "culte", écrit en 1840 (nous sommes en 2010, Ok !), "Qu'est-ce que la propriété", il écrit : "Si j'avais à répondre à la question suivante : Qu'est-ce que l'esclavage ? Et que d'un seul mot je répondisse : C'est l'assassinat, ma pensée serait d'abord comprise. Je n'aurais pas besoin d'un long discours pour montrer que le pouvoir d'ôter à l'homme la pensée, la volonté, la personnalité, est un pouvoir de vie et de mort, et que faire un homme esclave, c'est l'assassiner".*


 C'est curieux, nous sommes en plein dans cette logique proudhonienne. Certains présidents, habiles personnages, ont su mettre des formes pour enrober l'assassinat en un décès bien propre. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. L'arrogance possède pignon sur rue. Le pouvoir nous assène le refrain bien connu du faites-nous confiance ...pour mieux subir.

 

Hourra ! espérons qu'arrivés à pleine saturation dans l'acceptation de leur condition, les esclaves - dont nous faisons partie aussi - auront le sursaut d'énergie nécessaire afin de mettre un terme définitif à leur condition. Pour l'instant, ils portent leur joug et restent encore à vendre à qui mieux mieux, à l'image de cette sinistre affiche du 28 octobre 1859, annonçant la vente de noirs dans l'Etat américain de Caroline du Nord :

 

Affiche-Noir-a-vendre.jpg

 

« NÈGRES À VENDRE. Je vends aux enchères publiques, à la prochaine adju­dication, le mardi 29 novembre, huit serviteurs de valeur, comprenant : un nègre de sexe masculin, un ouvrier agricole de première qualité, un boy n° 1, âgé de 17 ans, un fidèle domestique, un excellent cuisinier, une femme de ménage, et une couturière. Crédit sur 12 ans. Vendus non pour faute, mais en raison de mon installation dans le Nord. En sus : bon nombre d'articles ménagers et de meubles de cuisine, d'écurie, etc. Conditions accommodantes, communiquées le jour de la vente.

Jacob August Jr

P.J. Turnbull, commissaire-priseur

Warrenton, 28 octobre 1859 »

 

A force de délégation, de laisser-faire et d'acceptation permanente, synonyme de désintérêt programmé, l'esclave moderne porte sur lui cette pancarte à vendre.


Quand cesserons-nous de supporter l'ignominie de la servitude, ce "plafond de verre" que le système a cru bon de transformer en une fenêtre ouvrante sur le ciel ? Le problème reste le toit, sa hauteur, bref rien qui ne nous permette véritablement de définir la nature et la structure du lieu dans lequel nous entendons vivre ensemble !  Mais vivre ensemble, est-ce un concept nécessaire dans un système qui favorise le chacun pour soi ?


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8 novembre 2010 1 08 /11 /novembre /2010 21:14

 

 

Cet après-midi, j'ai pris rendez-vous avec l'actualité religieuse. Malgré ce temps gris et pluvieux, je n'ai pas regretté le déplacement.


Dans un tribunal bondé de monde, en présence de Mme Badinter, des présidentes de la Halde et de Ni putes ni soumise, des présidents de l'Assoc. des Libres Penseurs des Yvelines et de l'Assoc. des Libres Penseurs de France, du député Manuel Valls, il était bien difficile de se frayer un passage obturé par la nuée des journalistes et des policiers présents.


L'audience du Conseil des prud'hommes de Mantes-la-Jolie abordait le différend qui oppose les responsables associatifs de la crèche Baby-Loup de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines) à l'une de ses salariées, licenciée pour cause de port du voile dans l'établissement. Dans sa plaidoirie, l'avocate de la salariée s'est évertuée à argumenter du licenciement abusif pour cause de discrimination et d'une instrumentalisation médiatique de l'affaire, évidemment orchestrée par l'employeur. Pour sa cliente, elle demandera le paiement de sommes faramineuses...


babyloup.jpg
 

Les avocats de la partie adverse démontreront, de façon magistrale, la faiblesse des arguments présentés, affirmant que la manipulation a été complètement introduite par la salariée. Visiblement, cette dernière ne cherchait qu'à déstabiliser les responsables de la crèche. Le deuxième avocat rappellera que ce genre de pratique utilisée par la plaignante voilée n'est pas le premier du genre. Et, à chaque fois, les tribunaux ont tranché en défaveur du salarié.


Ce fut donc, dans le prétoire, un vrai moment de jubilation de constater que la laïcité reste un enjeu omniprésent dans les relations du travail. Elle témoigne que toutes les lois, qui se veulent des gardes-fous, comme la toute dernière sur le port du voile dans l'espace public, ne peuvent pas grand chose face à des religieux qui pratiquent l'intolérance sociale en utilisant, en permanence, la mobilité dans l'espace juridique.


Sur cette affaire, il ne nous reste plus qu'à attendre le délibéré. Souhaitons-le favorable aux gestionnaires de cette crèche Baby-Loup, un établissement et un personnel aux particularités bien trop rares pour laisser à une envoilée le droit de parasiter son fonctionnement laïque.

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