Et plus vite que ça: illico! Ainsi donc voici Popol II pompeusement promu bienheureux devant des millions de fans avides de spectacle vaticancanesque. Mais celui auquel les télévisions serviles n'ont pas eu accès c'est l'accueil en chanson qui lui fut réservé par les saints et les anges en choeurs glorieux chantant les louanges de l'impétrant sur l'air du Je vous salue, Marie de Georges Brassens. Sous le déguisement de Soeur Sourire, le rapporteur clandestin des instances athéistes de tout acabit a assisté à la cérémonie officielle d'accueil au Paradis du nouveau promu et en a rapporté à votre intention le
CANTIQUE DE BIENVENUE A JEAN-PAUL II CHEZ LES BIENHEUREUX
Par ton dieu inventé pour endormir les foules,
L'unique, le seul vrai (on a cassé le moule!),
Par tous les convertis qui n'auront d'autre choix
Que la mort ou ton Dieu, la potence ou la Croix,
Par les païens occis au nom du Christ Roi,
JE TE SALUE, POPOL !
Par les crimes sans nom des joyeux philanthropes
De l'Inquisition, par les bûchers d'Europe
Par les charniers d'Afrique et les gentils colons
Par les canons bénis au nom du Droit Canon
Semant chrétiennement les morts par millions,
JE TE SALUE, POPOL !
Par les Croisés sanglants, trucideurs d'infidèles,
Convertisseurs nantis de mission mortelle,
Baptisant à grande eau et tuant à grand sang
Tout ce qui ne veut pas des Dix Commandements
-( "Tu ne tueras point", c'est bon pour les manants !),
JE TE SALUE, POPOL
Par les peaux d'Irlandais au nom de Dieu crevées,
Par leurs tripes au vent joyeusement semées,
Par l'Arabe vaincu, par les naïfs tondus,
Par le Juif pourchassé, par les Nègres vendus,
Par l'incroyant grillé, par les Indiens pendus,
JE TE SALUE, POPOL
Par les joyeux bûchers rôtisseurs de sorcières,
Par les nonnes sans sexe et les moines austères,
Par tes curés châtrés, par ton Grand Cardinal
Qui s'en alla mourir dans le lit peut banal
De sa prostituée (maudit soit l'animal !),
JE TE SALUE, POPOL
Par le curé d'Uruffe, éventreur assassin
De la fille engrossée saintement par ses soins,
Par son foetus largué par ce prêtre aux ordures
Mais foetus baptisé de sang et de sciure,
Par le ciel accueillant cette âme née impure,
JE TE SALUE, POPOL
Par l'amour méprisé, l'amour-honte, amour sale,
Par le péché de chair de la sainte morale,
Par tes confessionnaux culpabilisateurs,
Par les péchés d'enfants éduqués dans la peur
De l'éternel Enfer, de l'éternel malheur,
JE TE SALUE, POPOL
Par l'enfant baptisé qui rougit de son corps,
L'adolescent frustré qui se masturbe à mort,
Par la femme machine à procréer sans trêve,
Par la répression du plaisir et du rêve,
La malédiction qui frappe les filles d'Eve,
JE TE SALUE, POPOL !
Par le marbre de tes immeubles par milliers,
Par tes comptes en banque et tes sociétés,
Par tes ordinateurs recenseurs de collectes,
Banque du Saint-Esprit que personne n'inspecte,
Actions, obligations que nul impôt n'affecte,
JE TE SALUE, POPOL !
Par tes prédécesseurs aux mille et un scandales,
Par les pieds de Jésus qui marchait sans sandales
Tandis que son Vicaire, à la bonne franquette,
Va changeant de Boeing comme nous de chaussettes
Et malgré les boutons qu'il trouve dans ses quêtes,
JE TE SALUE, POPOL
Par le dogme qui veut que tu fus infaillible,
Comme l'autre disant, ridicule et terrible,
Que la terre n'est pas ronde et qu'il faut brûler
L'imposteur Galilée, hérétique endiablé !
Et pourtant elle tourne : on dut s'y résigner.
JE TE SALUE, POPOL
Par ton sens du spectacle au niveau planétaire
Promouvant le pardon - à fins publicitaires -
De ton agresseur fou, mais sous protection
De tes gardes du corps, sainte précaution,
Devant les caméras des télévisions,
JE TE SALUE, POPOL !
(Pour copie conforme: Narcisse Praz,
grand reporter au paradis des fous de Dieu sous le déguisement de Soeur Sourire)