Quand le journal L'Humanité titre le 25 avril 2012 : "Le raid de Sarkozy sur le 1er mai", il associe en image le président et le maréchal Pétain. Le candidat aux présidentielles entend faire de son rassemblement du 1er mai un grand moment pour le "vrai travail' de cette "France silencieuse".
Qu'est-ce à dire ?
Y a-t-il du vrai et du faux travail ? Y a-t-il de vrais et de faux travailleurs sans emploi ? Bizarre, cette sémantique employée. Ce n'est sans doute pas un hasard si, récemment, Jean-Luc Mélenchon l'a accusé d'emprunter le vocabulaire de la collaboration. Serait-il subitement pris par quelques crises d'amnésie ou bien, ce qui est tout aussi probable, souhaite-t-il se mettre en phase avec cet électorat qui a voté massivement pour la candidate du FN ?
Brosser dans le sens du poil
Cette subite condescendance pour tous ceux qu'il appelle les "petits, aux sans grades, aux ruraux qui ne veulent pas mourir, au travailleur qui ne veut pas que
celui qui ne travaille pas gagne plus que lui", "au petit retraité" et "à tous ceux dont l'opinion ne compte pas (…) parce qu'ils ne protestent pas, parce qu'ils ne cassent
pas". Des propos qui n'élèvent pas le niveau du discours électoral et qui cherchent à nous faire oublier que pendant les cinq ans de gestion des "petits" il n'a rien fait pour eux, sinon les
préssurrer.
C'est tout simplement désolant, scandaleux et révoltant. En cette journée du 1er mai, cette révolte aura encore une fois peu de chance de surgir : cinq jours la
séparent de l'échéance électorale. Alors, il y a fort à parier que nous aurons droit au traditionnel cortège syndical. Dommage...